Le liège & le chêne liège
Le chêne-liège (Quercus Suber) est un arbre unique en son genre car son écorce, le liège se régénère une fois extraite. Cette délicate opération d’écorçage, confiée à des spécialistes, sera répétée tous les 9 ans, période durant laquelle les arbres ne seront jamais coupés ni endommagés.

Structure et composition

La particularité la plus intéressante du chêne-liège réside dans le fait qu’il produit une écorce extérieure homogène, formée d’un tissu élastique, imperméable et bon isolant thermique : le liège. Cette écorce est constituée de cellules mortes aux parois imperméabilisées par un composé chimique appelé subérine.

Tous les arbres produisent des couches de cellules subérisées comme forme de protection, mais seul le chêne-liège est capable de « construire » son écorce extérieure en ajoutant annuellement des anneaux de liège issus de l’activité d’un ensemble de cellules mères : le phellogène. L’homogénéité du liège résulte du fait que le phellogène du chêne-liège se maintient en activité pendant toute la durée de vie de l’arbre. Ce qui contraste avec les autres arbres dont chaque phellogène a une durée de vie réduite.

Formation La croissance en diamètre de la tige de chêne-liège résulte de deux assises génératrices de cellules, dont une que l’on nomme “phellogène”, “mère du liège” ou plus scientifiquement “assise subéro-phellodermique”, située entre le liège et le liber. L’assise subéro-phellodermique produit vers l’extérieur le liège et vers l’intérieur le phelloderme ; l’assise libéro-ligneuse (aussi appelée cambium) produit quant à elle vers l’extérieur le liber (chargé de transporter la sève élaborée) et vers l’intérieur le xylème ou bois (chargé du transport de la sève brute).

Après un écorçage, la « mère » ainsi découverte se dessèche en partie pour former une croûte et se reforme plus en profondeur par dédifférenciation des cellules du liber.
Dans l’ancien temps, la mère était récoltée sur les vieux individus arrivés au terme de leur cycle d’exploitation pour en retirer le tan (servant au tannage des peaux).

Composition

Les cellules du liège ont la forme d’un prisme hexagonal ou pentagonal. La taille d’une cellule dépasse rarement 0,045 millimètre ; les plus petites cellules seulement 0,02 ou 0,01 millimètre. Au XVII ème siècle, le physicien britannique Robert Hooke arrive à obtenir la première image du liège en utilisant un microscope de son invention. Il est ainsi le premier à observer une cellule de liège. Il découvre que les parois de ces cellules sont constituées de subérine, principal composant du liège, supportée par de la lignine et de la cellulose. La subérine est un mélange d’acides gras et d’alcools organiques lourds qui rendent le liège imperméable aux liquides et très faiblement perméable aux gaz. La subérine a des propriétés remarquables : elle ne fond pratiquement pas, est insoluble dans l’eau, dans l’alcool, dans l’éther, dans le chloroforme, dans l’acide sulfurique….

Composition de la matière liège


La composition chimique moyenne du liège regroupe divers composants :

La subérine (45 %), composant principal des parois de la cellule, responsable de la résilience du liège,
La lignine (27 %), composé «structurant» des parois cellulaires,
Les polysaccharides (cellulose et hemicellulose) (12 %), composants des parois des cellules et participant à la texture du liège,
Les tanins (6 %), composants polyphénoliques à l’origine de la couleur du liège,
Les céroïdes (6 %), composants hydrophobes donnant au liège son imperméabilité.
On retrouve également de l’eau, de la glycérine ainsi que divers ingrédients à hauteur de 4 %.