Le liège & le chêne liège
Le chêne-liège (Quercus Suber) est un arbre unique en son genre car son écorce, le liège se régénère une fois extraite. Cette délicate opération d’écorçage, confiée à des spécialistes, sera répétée tous les 9 ans, période durant laquelle les arbres ne seront jamais coupés ni endommagés.

Faune et Flore

Les écosystèmes des régions au climat méditerranéen sont particulièrement riches en faune et en flore et constituent des “hotspots” de biodiversité. Il existe dans le bassin méditerranéen entre 15 000 et 25 000 espèces de plantes, ce qui représente une richesse en espèces très supérieure à ce qui existe dans le reste de l’Europe. Parmi elles, plus de la moitié ne se trouvent qu’en Méditerranée et sont devenues des espèces endémiques de la région. Le chêne-liège en fait partie.

Les montados (terme portugais qui désigne les terrains à caractère notamment forestier où se trouvent intimement liés, forêts claires, pâturages et cultures agricoles) forment des habitats hétérogènes, en mosaïque, qui varient entre des zones de broussailles et de pâturage. L’hétérogénéité causée par les cîmes des chêne-liège confère au système une diversité non seulement verticale mais aussi horizontale, ce qui favorise différentes espèces de faune et de flore grâce aux refuges différenciés qu’elle crée : caractéristiques différenciées de micro-climat et de fertilité des sols se trouvant entre les zones soumises à l’influence de la cime et les espaces ouverts.La suberaie peut se présenter sous forme d’une forêt dense (avec une densité moyenne allant d’environ 80 à 120 arbres par hectare) , mais aussi sous forme de champ de pâturage ou de brousse parsemé d’arbres.

Outre la grande diversité de plantes, les montados fournissent à différentes espèces de faune uniques ou protégées, un espace servant de couverture en cas de fuite, un lieu de nidification et des zones d’alimentation. Les bois de chêne-liège constituent l’habitat préféré du lynx ibérique (Lynx pardinus), le félin le plus menacé au monde. L’aigle impérial (Aquila adalberti), un oiseau de proie en voie d’extinction, fait son nid dans les arbres et y chasse.
D’autres espèces comme le chat sauvage (Felis sylvestris) ou des rapaces comme le circaète Jean-le-Blanc (Circaettus gallicus), l’aigle botté (Hierattus pennatus) ou l’aigle de Bonnelli (Hierattus fasciatus) y nichent également. Les broussailles, typiques de nombreuses zones du montado (Cistus spp., arbousier, myrte, bruyère) sont non seulement riches en espèces arbustives, mais elles sont également un habitat essentiel pour des espèces qu’il convient de préserver, comme certaines espèces de fauvettes.

Une grande diversité d’insectes constitue, dans les montados, la base d’une chaîne alimentaire diverse. Les jeunes feuilles du chêne-liège sont très recherchées par certaines espèces d’insectes, telles que la chenille du chêne-liège (Lymantria dispar), la livrée (Malacosoma neustria) ou la tordeuse verte (Tortrix viridiana), qui peuvent même être à l’origine, parfois de défoliations sévères.

Les montados constituent un habitat approprié pour la survie d’autres organismes comme les champignons (basidiomycètes). Beaucoup d’espèces sont mycorhiziques autrement dit elles s’associent symbiotiquement aux racines du chêne-liège, partageant les aliments organiques avec l’arbre afin de l’aider à absorber les nutriments du sol. Les mycorhizes sont essentielles pour le chêne-liège. Sans elles, les arbres pourraient difficilement assimiler le phosphore et d’autres minéraux des sols pauvres. Beaucoup de ces champignons sont comestibles, certains ayant une grande valeur gastronomique.

Source APCOR

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