Le Saviez-vous n°6 : La forêt de chêne-liège : un trésor pour la planète et les populations

Les forêts de chênes-lièges (suberaies) abritent un écosystème de 117 espèces animales et végétales. Véritables sanctuaires écologiques, elles protègent une faune et une flore d’exception et constituent l’un des meilleurs exemples d’équilibre entre la préservation d’un écosystème (plantes et animaux rares) et le développement d’activités humaines professionnelles raisonnées.

L’EXPLOITATION DES FORÊTS DE CHÊNES-LIÈGES, UN ENJEU POUR LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ

Les montados* fournissent à différentes espèces de faune uniques ou protégées, un espace servant de couverture en cas de fuite, un lieu de nidification et des zones d’alimentation. Les bois de chêne-liège constituent l’habitat préféré du lynx ibérique (Lynx pardinus), le félin le plus menacé au monde. L’aigle impérial (Aquila adalberti), un oiseau de proie en voie d’extinction, fait son nid dans les arbres et y chasse.

D’autres espèces comme le chat sauvage (Felis sylvestris) ou des rapaces comme le circaète Jean-le-Blanc (Circaettus gallicus), l’aigle botté (Hierattus pennatus) ou l’aigle de Bonnelli (Hierattus fasciatus) y nichent également. Les broussailles, typiques de nombreuses zones du montado (Cistus spp., arbousier, myrte, bruyère) sont non seulement riches en espèces arbustives, mais elles sont également un habitat essentiel pour des espèces qu’il convient de préserver, comme certaines espèces de fauvettes. Une grande diversité d’insectes constitue, dans les montados, la base d’une chaîne alimentaire diverse.

Outre la grande diversité d’espèces animales, la forêt de chênes-lièges sur le pourtour méditerranéen est reconnue comme l’un des 35 sanctuaires mondiaux de la biodiversité. Elle accueille en effet une très forte variété biologique, avec parfois jusqu’à 135 types de plantes différentes au mètre carré et de nombreuses espèces animales préservées. En outre, elle contribue au contrôle de l’érosion, à la régulation du cycle hydrologique et à la lutte contre la désertification et le réchauffement de la planète.

Un rapport de WWF, « Cork Screwed? »** se prononce justement sur l’importance de préserver les suberaies. On estime ainsi qu’un chêne-liège exploité, dont l’écorce est récoltée régulièrement, absorbe de 2,5 à 4 fois plus de C02 qu’un arbre à l’état naturel. À elles seules, les forêts
de chênes-lièges du Portugal absorbent 4,8 millions de tonnes de CO2 par an, soit 5% des émissions du pays. L’industrie du liège a en effet une influence positive sur la préservation de l’environnement, naturel bien sûr, mais aussi social et économique du Portugal. Elle occupe un rôle essentiel dans le maintien d’une activité économique locale, en favorisant l’emploi des communautés rurales et la préservation d’un savoir-faire ancré dans la région.

*Montados : terme portugais qui désigne les terrains à caractère notamment forestier où se trouvent intimement liés, forêts claires, pâturages et cultures agricoles
**Étude WWF. «Cork screwed ? Environmental and economic impacts of the cork stoppers market», mai 2006.


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